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Îi57i]
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DE LA VILLE DE PARIS.
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costé, deux Nimpbes; l'une representant liesse pu-blicque, dicte Aglaye, au costé droict, revestue de paremens honorables et beaux, ayant sur sa teste ung Chappeau de fleurs en toute honneste liberté, tenant en une main ung chariot detriumphe, et en l'aultre ung gros-bouquetde fleurs, une girlande en eschurpe à l'entour d'elle, et plusieurs aultres girlandes et pieces dor et d'argent, respandues à ses piedz. Au dessus de laquelle estoit escript :
LoBTA FERO G.ALL1S LUDOS, SPECTACULA, POMPAS.
Et en l'aultre costé, une aultre Nymphe representant l'âge doré, laquelle sembloit descendre du ciel au travers de plusieurs nues, dont elle estoit demy couverte, ayant son vestement tout semé d'estoilles et les bras plus hault eslevez que sa teste, pour soustenir trois serpens dorez entrelassez l'ung dans l'aultre et se mordans.par la queue, signiffiantz les trois âages. A costé d'icelle, estoit une faulx et plusieurs ronses faulchées, signiffiant les noises et dissentions estre couppées par le benelice de la paix. Et estoit escript au dessus d'elle :
AUREA SECLA FERENS, TERRAS ASTREA REVISO.
Dont ne se pouvant ensuyvre qu'une augmentation de l'empire et monarchie de'nostre-Roy, furent mis deux tableaux dans les flancs et costez de cest arc, en l'ung desquelz estoit ung soleil levant, enrichy de ses propres ornemens, qui sont son chariot et chevaulx, etuneAurore allantau devant,remplissant tout le vuyde du ciel de girlandes rozes, safran et Heurs de liz. Sur l'une des roues duquel chariot estoit ung coq, oiseau dedié à telle planette, qui de son naturel imite à son lever et coucher le cours du soleil.
Au bas de la roue, estoit aussi ung Cancre, pour representer le chemyn que le soleil faict à reculons du troppicque estival jusques au Capricorne, troppique hybernal. Au bas duquel tableau, estoit une grande mer de laquelle sortoit à demy corps la belle déesse Thetis, recevant entre ses bras le Soleil couchant. Au dessus apparroissoit, entre plusieurs nues obscures et
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rougeastres f1', l'estoille dicte Vesper. Soubz lequel tableau, estoient escripz ces vers de Virgile :
Omnia sub pedibus, qua sol utrumque recurrens
AdSPICIT OCBANUM, VERTIQUE REGIQUE VIDEBUNT'a'.
Et à l'aultre tableau estoit dépeint ung grand sceptre porté de biais par l'aire de l'air, qui du bout d'embas touchoit la mer et de celuy d'en hault, orné de deux aisles, touchoit le ciel, pour monstrer que le sceptre de France n'aura aultres bornes de sa victoire que l'Océan, et de sa renommée que le Ciel. Au tour duquel sceptre, estoit escript cest aultre vers de Virgile :
Imperium Oceano famam qui terminet astris'3'.
Et pour faire entendre que cela ne luy est seullement acquis par les grandeurs susdictes, mais que la destinée y consent, estoit une Juno au dessus, qui nuict ordinairement aux enl reprinses des personnaiges de grand cœur, et par mille traverses s'oppose à leur vertu, tesmoing Hercule , OEnée et plusieurs aultres vaillans C1' cappitaines de l'antique saison; laquelle, assize sur le courbe de son arc en ciel, touchoit d'une main ce sceptre, comme consentant que nostre Roy soit seigneur de l'Univers. Et près d'elle,
estoit escript :
Fata sixunt.
et au dessoubz de ce tableau :
Rex cui talis avus, genitor, mater pia, fratres, qu* magna accepit, natis majora relinquet.
Au milieu de cest arc, dont le fond duberceau estoit paré d'ung compartiment de feuillages, remply des armes, chiphres et devises du Roy, pendoit ung tableau double, en l'ung des costez duquel, regardant la porte Sainct Denys, estoient escriptz ces vers :
vous avez pour ayeul* d'une heureuse naissance Tant de rois conquereurs et ung frere vainqueur, Ung Paris qui vous offre et ses biens et son coeur,
Et UNG SI GRAND ROYAULME EN VOSTRE OBEISSANCE. [B]
Et à l'aultre costé, regardant le Sepulchre :
Do.NCQUES VOUS SURPASSEZ DE TOUS Rois LA PUISSANCE, Et NE s'en TROUVERRA QUI PUISSE AVOIR CEST HEUR
De pouvoir à la vostre esgaller sa grandeur.
Car Roy en terre n'est si grand qu'ung Roy de France. [R]
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''' Var. -rouges astres- (A).
'2> Nous avons rétabli le texte de ces deux vers de Virgile (Enéide, liv. VIl, vers 100 et 101). Dans nos Registres, ils sont ainsi défigurés :
Omnia sub pedibus quam (dans A; qua dans B) utrumque recurrens
Aspicit Oceanum, vertique regique vidcbit. '-' Enéide, liv. I, vers 287. <4' On lit t-villains. au lieu da vaillans- dans A.
vi 35
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IMPIUUERIC NATIONALE,
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